Annabelle Dupret, l’éditrice derrière les éditions Images explique ainsi : « Le chemin de l’innocence est foulé par ces auteurs, celui des lectures qui se consomment, de la procrastination dans les livres et les images, sans aucun objectif défini ou le moindre désir d’être productif, mais celui d’être explicite également. »
Des planches de l’album « Lettres au maire de V. » seront visibles au sein de cette exposition. Publié au Fréon en 1998, cet album est un recueil de chroniques dans lesquelles Alex Barbier avait à cœur de montrer « la Bête plutôt que l’Ange », l’être humain dans ce qu’il a de plus sombre et désespéré. Il en résulte de somptueuses planches en couleurs directes dans lesquelles Barbier laisse place à une possible introspection. Des travaux qui, pour certains, sont exposés publiquement pour la première fois.
À retrouver également, les gravures sur bois d’Olivier Deprez. Membre fondateur du Frémok, il élabore depuis vingt ans une œuvre protéiforme mélangeant l’expression plastique et l’écriture. « Les satires récidivistes de l’atelier Wrek, refont surface et déjouent les algorithmes dans les bois gravés d’Olivier Deprez où enfants terribles, coyotes et autres tricksters juvéniles perpétuent leurs « running gags » corrosifs, dans une lutte permanente au sein de l’archéologie des médias. »
Au cours de cette exposition, vous pourrez aussi découvrir les œuvres de Benjamin Monti, Valfret, Philippe Mariën, Thierry Tillier et Jacques Lennep. Un projet qui explose les frontières entre la bande dessinée et l’art contemporain, le tout à Bruxelles à la galerie « La Part du Feu ». De quoi donner à réfléchir aux brusquement célèbres censeurs de La Cambre.
François Rissel – 14/01/2021